Pour être clair, devoir parler de sexualité avec des ados voire pré-ados, ça revient un peu comme essayer de monter une tente, sans notice, sous la pluie. Tu sais très bien que c’est important voire essentiel, mais tu ne sais vraiment pas par où commencer. Sans compter la gêne éventuelle qu’il peut y avoir, tant d’un côté que de l’autre. Et pourtant, c’est clairement à cet âge que nos ados et pré-ados ont besoin de nous. Mais pas seulement de l’aspect physiologique, même si cela a sa place, notamment pour les garçons vis à vis des cycles menstruels pour apprendre à connaitre les besoins et soucis féminins. Ils ont besoin que l’on parle de notions qui, si tu me connais tu le sais, sont chères à mon cœur : le respect, la bienveillance et la communication.
La sexualité bienveillante : respect, consentement et communication
La sexualité ce sont des corps, mais aussi des cœurs, avec tout leur lot d’émotions, de communication, de respect de soi et de l’autre. Or, et même à l’heure où Internet nous dit tout (et surtout n’importe quoi), personne ne sait tout et ne peut juger des informations vues ou entendues, ici et là. Et c’est bien là le problème, car nos ados ont accès à une foule d’informations, notamment via Internet et les réseaux sociaux, ou ce que leur en raconte leurs amis, et évidemment, le porno en abondance. On se retrouve donc facilement avec une multitude d’images et de clichés, qu’il s’agisse de prévention (comme avec les préservatifs, de Durex par exemple), performances, actes sexuels, et j’en passe !
Il est ainsi important à mon sens d’aller balayer tout ça, et si possible (et j’ai œuvré en ce sens avec les twins justement), d’ouvrir la discussion et donner des informations avant même que tes enfants voient de la merde de partout 😉 A mon sens il n’y a qu’un maitre-mot à suivre, d’où découlent plusieurs valeurs diverses, à savoir la bienveillance.
La bienveillance sexuelle passe en grande partie par le respect, tant envers l’autre et ses besoins/limites/envies/peurs, mais aussi par se respecter soi-même. Et à mon sens, cela est notamment valable pour les filles, qui pourraient avoir tendance à ne pas réussir à dire « non » pour différentes choses et pour différentes raisons, mais notamment la peur de la réaction de leur partenaire. Et, même si cela n’est pas beaucoup débattu sur la place publique (paye ton expression d’il y a 100 ans xD), cela est malheureusement aussi valable pour les femmes adultes, parfois même au sein de leur couple…Parallèlement à la notion de respect, l’apprentissage du consentement donc. Car on doit avoir un rapport car on dit oui, et pas par peur ou incapacité de dire non, et sans avoir à se justifier. Tout en gardant à l’esprit et savoir être capable de dire non même si les choses ont commencé, et cela à tout moment, et se sentir en sécurité et confiance dans le fait que le partenaire sera à l’écoute le cas échéant. Et de savoir éduquer également à entendre le « non », le « stop », et autres pauses ou arrêts du partenaire.
Estime de soi, plaisir et ouverture d’esprit : des piliers obligatoires
Parler sexualité bienveillante c’est aussi aborder les notions de plaisir, d’estime/confiance en soi et d’ouverture d’esprit. Ces sujets sont, à mon avis, assez eu et trop abordés dans les sujets liés aux rapports sexuels. Il est important de comprendre et accepter que tous les corps sont différents, que chacun a une estime de soi différente des autres et variable, et qu’au fond il n’existe de normalité que la sienne, si l’on s’écoute et se respecte.
Pa ailleurs, et cela évolue toutefois ces dernières années je trouve, il faut avoir aussi conscience de la diversité des orientations sexuelles, des pratiques et envies de chacun, ainsi que les typologies de « couple ». Car si il est d’usage que fille + garçon = couple, la notion de couple est à la fois très variable, et tout le monde n’est pas forcément hétérosexuel, ou ne sait pas forcément quelles sont ses préférences. Aussi il est important de parler de sexualité inclusive, de tendre vers le fait que chacun puisses s’exprimer et se sentir légitime et accepté.
Comment aborder la sexualité bienveillante sans malaise
Pour être honnête, tout le monde n’est pas à l’aise pour parler de sexe, même en tant qu’adulte, et même au sein du couple cela est parfois difficile, soit car on n’y arrive pas, soit par peur du jugement/manque d’écoute du partenaire. Tu peux même en ce sens miser sur l’humour, comme avec ces ustensiles bien tendancieux 😉
Soyons honnêtes : parler de sexualité avec un ado, ça peut faire rougir, bégayer ou même éclater de rire. Pour moi le plus important c’est d’être sincère (notamment si parles de tes expériences), et être à l’écoute de leurs questions et/ou de ce que ça vient toucher chez eux (curiosité, mal à l’aise, difficultés à en parler/entendre des informations…). En soi le plus important ce n’est pas de tout expliquer/aborder tous les sujets, mais de montrer que tu es ouvert(e) à la discussion sur le sujet, que ton enfant sache qu’il peut te consulter en cas de questions. Et ne pas hésiter à rebondir sur le sujet, comme je le fais parfois, au détour d’une scène dans un film, ou d’une vidéo Youtubre et autre, cela donne un aspect « naturel » à en parler, plutôt que le fait que le daron vienne faire son chieur à leur dire qu’on va discuter 😀
Et expliquer la sexualité bienveillante, cela permet de mettre en avant un concept simple mais important : le corps, le cœur et la tête marchent ensemble. Et qu’il est important de savoir s’écouter pour avoir une sexualité toute en conscience et vécue positivement 🙂



